Notre vision

La vision d’espaceSélah est de gérer une ferme durable et biologique, qui ne sert pas seulement les familles nucléaires, mais aussi la société. En plus de l’exploitation agricole, il doit y avoir, comme chez nos prédécesseurs, un complément judicieux avec le tourisme, la caring-community (care-farming) et l’engagement social.

Agriculture

Dans le cadre de la forme d’exploitation actuelle (élevage de vache mères (détenteurs de vaches allaitantes et des éleveurs de bovins à viande de Suisse), élevage de porcs, mulets), l’exploitation agricole doit continuer à être gérée avec le bail supplémentaire. Deux personnes de notre équipe suivent la formation nécessaire pour reprendre la ferme en tant que communauté d’exploitation. Comme la ferme est trop petite pour nourrir deux familles, nous souhaitons/devons proposer des offres supplémentaires en lien avec la ferme.

Caring Community

Une communauté de base vit avec les familles de paysans sur la propriété et aide surtout dans le domaine des projets sociaux et des activités touristiques qui continuent à être exploitées comme pilier. Pour cela, nous avons besoin de logements supplémentaires (projet de transformation).

Engagement social

Engagement social sous forme de possibilités de cohabitation et de collaboration.  Nous voulons créer un espace permettant d’accueillir des personnes chez nous pour une période plus ou moins longue. L’objectif est de pouvoir offrir un foyer à des personnes confrontées à des défis.

Tourisme

Les offres touristiques avec le trekking et l’appartement de vacances doivent continuer à être exploitées sous une forme adaptée. Nous envisageons de fermer le centre de vacances et de construire à sa place un « foyer ». Les personnes qui ont besoin d’une structure de jour auront la possibilité d’avoir une activité utile et de vivre en communauté avec d’autres personnes. Avec les revenus générés par l’encadrement de ces personnes, l’exploitation agricole doit être autosuffisante, on vise donc une exploitation professionnelle.

De telles histoires pourraient voir le jour ici à l’avenir…

Les courts portraits suivants, que nous avons inventés, tentent de peindre une image pour mieux se représenter pour qui et dans quelles situations l’espaceSélah est un bon endroit.

Claudia Meier, cadre supérieur

Claudia Meier, une manager à succès âgée d’une quarantaine d’années, a vécu une phase de doute profond au début de sa crise de la quarantaine. Malgré sa réussite professionnelle et une vie bien réglée, elle s’est demandé si la voie qu’elle avait choisie avait encore un sens. Épuisée et intérieurement agitée, elle a décidé de prendre un congé sabbatique de trois mois à l’espaceSélah, un lieu de retraite paisible dans la région isolée du Jura bernois.

Elle y a trouvé une paix intérieure insoupçonnée en se promenant quotidiennement dans la nature et en aidant les animaux. Lena, l’une des mules, l’a particulièrement séduite. Les nombreuses discussions imprévues avec les personnes qu’elle y a rencontrées l’ont aidée à se recentrer. « Je me suis retrouvée pendant cette période », témoigne-t-elle.

Rétrospectivement, Claudia décrit le temps passé à la Chaux-d’Abel comme décisif pour redéfinir ses priorités. Elle a entamé un changement professionnel qui a donné une nouvelle orientation à sa vie. En même temps, elle a trouvé la paix avec son entourage et surtout avec elle-même. « Ce fut une expérience déterminante », souligne-t-elle.

Philippe, visiteur de longue durée

Philippe, 28 ans, vit depuis quelque temps à l’espaceSélah en tant que visiteur de longue durée. Bien qu’il soit bien occupé professionnellement en tant que manager de marketing en ligne, il ressent une profonde aspiration à « plus ». L’idée d’une vie communautaire, où les gens ne vivent pas seulement les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres et se soutiennent mutuellement, l’intéresse depuis longtemps. Cette quête l’a conduit à Chaux-d’Abel, où il vit et travaille désormais avec trois familles – autant que possible en plus de son activité professionnelle.

Philippe apprécie particulièrement les moments où tout le monde se réunit pour boire un verre. C’est lorsque tout le monde est rassemblé autour d’une grande table, rit et discute ensemble qu’il se sent le plus épanoui. Cette convivialité bruyante et joyeuse lui donne le sentiment d’avoir trouvé non seulement un espace de vie, mais aussi un foyer.

Philippe est également passionné par les activités en commun et la durabilité. Il est profondément fasciné par l’idée que chacun puisse apporter une contribution active à une vie commune tout en utilisant les ressources avec parcimonie et sobriété. À espaceSélah, il a l’occasion non seulement d’explorer ces principes en théorie, mais aussi de les vivre au quotidien. L’équilibre entre son travail, la vie en communauté et l’accent mis par le projet sur la durabilité lui donne une nouvelle perspective, et il espère qu’un jour il trouvera un moyen d’intégrer ces valeurs dans tous les aspects de sa vie.

Jonas, un jeune de 18 ans

Jonas, un jeune de 18 ans, s’est retrouvé face à un avenir incertain après avoir interrompu son apprentissage en hiver. Déstabilisé et sans idée claire sur la suite des événements, il a passé plusieurs semaines à évaluer différentes options sans parvenir à prendre une décision. Finalement, bien que perplexe, il a décidé de donner un coup de main à la ferme de la Chaux-d’Abel, dans l’espoir de s’éclaircir les idées.

Le travail en plein air dans la nature lui a fait un bien inattendu. L’activité physique l’a aidé à se recentrer et à prendre du recul par rapport aux soucis des derniers mois. Grâce au soutien et aux discussions avec les familles, son regard s’est élargi sur les voies professionnelles possibles.

Aujourd’hui, Jonas est confiant en l’avenir et se réjouit d’entamer dans les prochaines semaines un stage de découverte d’un nouveau domaine professionnel. Avec une motivation fraîche et un intérêt croissant, il se sent à nouveau prêt à explorer de nouvelles voies.

Maria, après un séjour en clinique

Maria, 57 ans, a lutté pour reprendre pied dans la vie quotidienne après un grave épisode de dépression et un long séjour en clinique. Toujours en congé maladie, elle doit relever le défi d’affronter l’idée de reprendre son travail – quelque chose qui lui fait actuellement très peur. L’idée de s’exposer à nouveau aux exigences et à l’agitation du travail quotidien lui semble écrasante. En même temps, elle souffre d’une profonde solitude, même si elle l’exprime rarement à voix haute.

Ces dernières semaines, elle a trouvé à l’espaceSélah des moments de calme et de réconfort. Elle apprécie particulièrement de s’asseoir près du poêle suédois pour boire un thé, avec le chien de la ferme à ses pieds, dont la compagnie lui apporte réconfort et chaleur. Souvent, elle enfile des raquettes et fait de petites randonnées à travers le paysage enneigé.

Le paysage et le calme que Maria expérimente à la Chaux-d’Abel lui procurent un sentiment de sécurité et de sûreté qui l’aide à s’ouvrir peu à peu et à reprendre des forces. Le chemin du retour au travail n’est pas encore clair, mais les moments de silence et simplicité de vie lui ont montré qu’il est possible de se retrouver petit à petit.